Élèves autistes, DYS, TDAH, TDI : tout savoir sur la rentrée 2024 !

Publié le Mis à jour le 24/07/2024 | Temps de lecture : 8 minutes

Visuel illustrant la rentrée 2024 des enfants autistes, DYS, TDAH, TDH

La stratégie 2023-2027 pour les troubles du neurodéveloppement (TND) a pour ambition d’accélérer la dynamique d’inclusion scolaire commencée en 2018 et réaffirmée en avril 2023 à la Conférence nationale du handicap par le Président de la République. Elle vise également à augmenter les accompagnements, notamment pour les élèves ayant un trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), des troubles DYS ou un trouble du développement intellectuel (TDI), et à terme rendre plus lisible l’offre de scolarisation pour les familles.

Sur l’ensemble de la France, 88 nouvelles classes ou nouveaux dispositifs ouvrent en septembre pour les élèves à la rentrée 2024 : 25 en maternelle, 38 en élémentaire, 19 au collège, 5 au Lycée.  Près de 1 000 enfants supplémentaires feront ainsi leur rentrée dans la même école que leurs camarades, portant à 47 000 le nombre d’élèves autistes déjà scolarisés en milieu ordinaire. 

Nouveauté de la rentrée 2024

Les écoles incluant de l’autorégulation se déploient dans le second degré et s’adressent désormais à tous les types de TND

L’autorégulation est un ensemble d’accompagnements qui recherche progressivement l’autonomie de l’élève. Ces accompagnements l’exercent à mobiliser ses capacités d’attention, à travailler la représentation des connaissances qu’il possède et la façon dont il peut les construire et les utiliser, le contrôle de ses émotions et de son comportement. 

Cela se matérialise par la présence permanente dans l’école d’un enseignant dédié, d’éducateurs spécialisés, d’un psychologue. L’élève fait appel à eux dans un espace spécifique. Le reste du temps il est en classe ordinaire avec ses camarades, seul ou accompagné par un éducateur spécialisé. 

L’équipe des professionnels de « l’autorégulation » aide les enseignants des classes à rendre leur enseignement accessible à tous et à diffuser les principes de l’autorégulation dans l’ensemble de l’établissement scolaire. Dans une école, l’équipe soutient plus ou moins 10 élèves avec TND, mais tous les élèves de l’établissement et toute la communauté éducative bénéficient du soutien de l’équipe d’autorégulation.

La délégation interministérielle et le ministère de l’éducation nationale ont développé l’autorégulation au sein d’écoles ordinaires en élémentaire pour les élèves autistes. Ils se déploient à cette rentrée 2024 au bénéfice de tous les élèves TDAH, DYS, TDI, en collège et en lycée général, technique et professionnel. 

Progressivement, les écoles qui avaient des équipes d’autorégulation spécialisées « trouble du spectre de l’autisme » vont évoluer pour intégrer les élèves ayant n’importe quels troubles du neurodéveloppement.

Quels sont les différents dispositifs existants pour la scolarisation des enfants avec trouble du spectre autistique ?

Les enfants et les adolescents avec un trouble du neurodéveloppement peuvent avoir des compétences en langage, motricité ou capacité d’attention très diverses. 

Depuis 2018, la stratégie nationale a favorisé le développement de différentes modalités de scolarisation afin de proposer aux élèves avec un TND et à leurs familles des solutions qui répondent à leurs besoins spécifiques et variés. Une scolarisation dans une classe « ordinaire », à l’école, collège ou lycée est toujours privilégiée.

Depuis 2018, il existe 4 parcours de scolarisation :

Ce qui est privilégié, c’est d’abord une scolarisation à l’école, dans une classe « ordinaire », au collège ou au lycée, c’est-à-dire dans une classe avec les autres enfants du même âge.

Quand il est en classe, l’élève peut être accompagné :

  • Par un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH). Selon les besoins de chaque élève, l’AESH l’aide à organiser son travail, à communiquer, à maintenir son attention, etc.
  • L’élève peut aussi être accompagné par des spécialistes tels qu’un éducateur, un psychologue, un psychomotricien, un orthophoniste… Ces spécialistes peuvent intervenir pendant le temps scolaire.

Dans certains cas, la scolarité se fait avec l’appui d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS). En école, collège, lycée, l’enfant est scolarisé dans sa classe de référence, et bénéficie en plus du soutien d’un enseignant spécialisé dans la classe ULIS.

Une deuxième solution est, spécifiquement pour les enfants autistes selon leur âge, qu’ils rejoignent l’école mais dans une classe dédiée. Cette classe s’appelle unité d’enseignement maternelle autisme (UEMA), ou unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA)

La classe est animée par une équipe spécialement formée à l’autisme et aux bonnes pratiques recommandées par la Haute Autorité de santé. L’équipe se compose en général d’un enseignant spécialisé, éducateurs, psychologues, psychomotriciens et orthophonistes.

Les enfants bénéficient donc de l’environnement éducatif ordinaire d’une école, et d’actions éducatives et rééducatives spécialisées. Des temps d’inclusion en classe ordinaire leur sont également proposés. 

L’autorégulation est un ensemble d’accompagnements qui recherche progressivement l’autonomie de l’élève. Ces accompagnements l’exercent à mobiliser ses capacités d’attention, à travailler la représentation des connaissances qu’il possède et la façon dont il peut les construire et les utiliser, le contrôle de ses émotions et de son comportement. 

Cela se matérialise par la présence permanente dans l’école d’un enseignant dédié, d’éducateurs spécialisés, d’un psychologue. L’élève fait appel à eux dans un espace spécifique. Le reste du temps, il est en classe ordinaire avec ses camarades, seul ou accompagné par un éducateur spécialisé. 

L’équipe des professionnels de « l’autorégulation » aide les enseignants des classes à rendre leur enseignement accessible à tous et à diffuser les principes de l’autorégulation dans l’ensemble de l’établissement scolaire. Dans une école, l’équipe soutient plus ou moins 10 élèves avec TND, mais tous les élèves de l’établissement et toute la communauté éducative bénéficient du soutien de l’équipe d’autorégulation.

La délégation interministérielle et le ministère de l’Éducation nationale ont développé l’autorégulation au sein d’écoles ordinaires en élémentaire pour les élèves autistes. Ils se déploient à cette rentrée 2024 au bénéfice de tous les élèves TDAH, DYS, TDI, en collège et en lycée général, technique et professionnel. 

Pour en savoir plus sur les dispositifs d'autorégulation : handicap.gouv.fr/les-dispositifs-dautoregulation

Une quatrième solution peut être proposée : l’entrée dans un institut médico-éducatif (IME).

Cette orientation concerne les enfants qui, pour l’instant, ne peuvent pas s’inscrire dans le rythme ordinaire d’une journée de classe en milieu ordinaire.

L’établissement médico-social qui les accueille, organise des activités scolaires dans une unité d’enseignement, avec un petit groupe d’élèves, en complément des activités éducatives ou rééducatives proposées par ailleurs.

Aucune orientation n’est définitive. Pendant sa scolarité́ un élève pourra passer d’une forme à l’autre de classes et d’accompagnement. Ce sont ses besoins et son évolution qui dictent son parcours. Parcours et orientation qui se concrétisent toujours avec l’accord de la famille !
Une étroite coopération entre l’école et la famille est d’ailleurs nécessaire en permanence. 

Les professeurs ressources

126 professeurs ressources conseillent et accompagnent les enseignants et plus globalement les écoles qui ont des élèves avec un trouble du neurodéveloppement, partout en France.

Historiquement, 101 de ces professeurs étaient spécialisés dans les troubles du spectre de l’autisme. Ils vont progressivement être opérationnels pour le TDAH, les troubles DYS, et le trouble du développement intellectuel.

Les principales missions de ces professeurs ressource sont :

  • l'observation de l'enfant ;
  • la compréhension des besoins de l'enfant ;
  • l'accompagnement sur le terrain et des enseignants ;
  • l'écoute du corps enseignant pour apporter des réponses collectives, de manière personnalisée pour chaque enfant.

Des formations et des solutions clés en main peuvent être mises en place par les professeurs ressource. Elles ont pour but de mieux comprendre le fonctionnement des enfants, mais aussi de rassurer les équipes éducatives.

Sur le terrain, des moyens plus concrets peuvent être mis en place, en fonction de l’enfant, pour réguler au mieux son quotidien en fonction de ses besoins. Par exemple, une application permet aux enseignants de projeter au tableau un timer, un sablier, un sonomètre, afin de contrôler le volume sonore et l'aider dans sa gestion de classe. Cela peut aussi faciliter grandement la compréhension de la situation par les élèves TSA.

Des méthodes dédiées existent comme le TEACCH (Treatment and Education of Autistic and related Communication Handicapped Children, ou Traitement et éducation des enfants autistes ou souffrant de handicaps de communication apparentés) qui repose sur le principe de structuration du temps et de l’espace qui permet de rendre visuels et clairs le temps et l’espace dans lesquels évolue l’élève.

Concrètement, cela peut se traduire par proposer à l’enfant une table, sur laquelle il pourra trouver sa photo, lui proposer un emploi du temps visuel au début très simple, avec simplement une alternance entre deux activités : à gauche les activités à faire, au centre ce qu'il est en train de faire, à droite les activités terminées. L'élève est ainsi rassuré et plus calme : il comprend ce qu'on attend de lui.

Les méthodes de prise en charge cognitives et comportementales sont recommandées. Ci-dessous quelques exemples :

Dans la vidéo ci-dessus, le livre Comment être un super copain de Karen Pierce est évoqué. Vous pouvez consulter une adaptation de ce dernier sur www.autisme.france.fr

Karen Pierce est une universitaire américaine, qui a écrit un ouvrage à destination des professionnels et un petit manuel illustré, qui s'adresse aux enfants. Il s’agit d’expliquer aux enfants comment s'adresser à leurs petits camarades atteints du trouble de spectre autistique. Dans ce manuel illustré très simple se trouvent de nombreux conseils pour guider les élèves à mieux se comprendre les uns les autres : « Attire l'attention de ton camarade », « Fais des phrases simples », « Donne-lui des choix : tu veux jouer avec la voiture ? avec la poupée ? », « Montre-lui comment jouer », « Félicite-le », « Dis ce que tu fais », etc. Retranscrit dans l’univers scolaire, cela peut donner : « Colle la gommette ici », « Pointez », etc., à tous les moments de la journée. Les élèves présentant un trouble de spectre autistique, s’enrichissent de ces échanges : ils peuvent développer des capacités d'attention conjointes, d'imitation, des jeux de faire semblant. Il est intéressant de constater que les élèves, dits neurotypiques, développent eux aussi de nouvelles compétences : ils observent mieux, prononcent mieux, parlent mieux.

Pour aller plus loin