Discours de Mme Geneviève Darrieussecq en déplacement au centre hospitalier intercommunal Alençon-Mamers

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Discours de Mme Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, chargée des Personnes handicapées le 4 octobre au centre hospitalier intercommunal Alençon-Mamers (CHICAM) à Alençon, dans l’Orne pour la signature de la Charte Romain Jacob.

Seul le prononcé fait foi.

Monsieur le président de l’association Handidactique, cher Pascal Jacob,
Mesdames, Messieurs les élus,
Monsieur le préfet,
Monsieur le directeur régional de l’ARS,
Monsieur le directeur de la CPAM de l’Orne,
Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie sincèrement de m’avoir invitée à être présente à vos côtés en cette occasion.

Je voudrais profiter de cette signature pour évoquer avec vous un certain nombre de principes qui m’importent particulièrement et qui inspirent mon action en tant que ministre déléguée chargée des Personnes handicapées.

D’abord, je veux rappeler qu’être en bonne santé est la première condition de l’inclusion dans la société. C’est un véritable prérequis à l’exercice de l’ensemble des droits fondamentaux.

Comment les personnes en situation de handicap pourraient-elles construire leur parcours de vie, accéder à l’éducation et à la formation, se loger, accéder à l’emploi, à la parentalité, à la culture, au sport, à la citoyenneté si elles ne sont pas en bonne santé ?

Loin d’être naïve, cette question est essentielle. Elle se pose d’ailleurs pour tout un chacun.

Deuxièmement, je voudrais revenir sur le principe d’association des personnes, que vous avez largement évoqué, cher Pascal. L’accès à une bonne santé ne peut se construire qu’à la condition que les personnes soient pleinement actrices de leur santé, à travers l’éducation et la prévention notamment. Et puis, surtout, nous devons écouter la parole des personnes.

Vous êtes depuis de nombreuses années, cher Pascal, un aiguillon qui nous pousse à améliorer l’accès à la santé des personnes vivant avec un handicap.

Je veux rendre hommage à votre engagement sans relâche en la matière, cher Pascal, ainsi qu’à votre grande expertise.
Vous êtes là pour nous rappeler que les meilleures politiques publiques sont celles que l’on construit à partir de la parole des personnes concernées. Pour nous rappeler aussi que l’État doit savoir faire avec les personnes en situation de handicap s’il veut réussir à faire pour elles.

Vous avez été parmi les premiers à comprendre l’importance du recueil de la parole directe des personnes. Avec votre questionnaire Handifaction, nous avons aujourd’hui un outil particulièrement intéressant. C’est même, à ma connaissance, le seul véritable outil de démocratie sanitaire. Je tiens au passage à saluer également l’engagement de la CNAM dans son développement.

Au moyen de ce baromètre, publié chaque trimestre, nous sommes en mesure de savoir si les répondants ont pu avoir accès aux soins, et dans quelles conditions. Nous disposons de données territoire par territoire et type de soin par type de soin. Nous pouvons en savoir plus par exemple sur la qualité ressentie de l’accueil et des soins, en ville et à l’hôpital. Ainsi, en un an, 83 % des quelques 91 000 personnes qui ont répondu au questionnaire déclarent avoir pu effectuer leurs soins ! Au niveau local, si je prends le cas de la Normandie, c’est d’ailleurs le même taux de satisfaction.

Par-delà les impressions et les ressentis des uns et des autres, nous sommes donc en mesure, grâce à cet outil, de voir que la situation s’est améliorée, et qu’elle continue de s’améliorer.

Mais nous savons aussi dans quel domaine il faut encore progresser. Parce que je n’oublie pas les 17 % de personnes non soignées, qui abandonnent leurs soins.

Je voudrais souligner à quel point la dimension territoriale de l’outil est précieuse. Elle nous permet de renseigner les caractéristiques précises de l’offre de soins et les difficultés rencontrées dans certains territoires.

Je voudrais enfin aborder ce qui nous réunit aujourd’hui : la signature d’une nouvelle charte Romain Jacob par l’ensemble des acteurs du territoire de l’Orne qui œuvrent pour l’accès aux soins des personnes en situation de handicap. Cerise sur le gâteau : cette charte est signée le jour du huitième anniversaire de sa rédaction !

Je tiens à saluer la volonté que vous manifestez aujourd’hui de travailler ensemble pour « prendre soin » des personnes en situation de handicap.

Je salue tout particulièrement l’action de la CPAM de l’Orne, et notamment le rôle qu’elle a pu tenir dans la signature d’aujourd’hui.

Je salue aussi l’action de l’ARS Normandie et de sa direction départementale. Je pense en particulier à la manière dont vous vous êtes emparé du modèle handigynéco, mesure initiée par l’ARS Ile-de-France, exemple concret et remarquable de reprise de bonne pratique.

Je pense également aux efforts que vous mettez pour déployer sur tout le territoire des consultations dédiées qui répondent aux besoins des personnes en situation d’échec de soins dans le milieu ordinaire.

J’aimerais citer encore d’autres belles initiatives, comme les communautés professionnelles territoriales de santé ou le dispositif de guidance vers le soin, et je vous prie me pardonner de ne pas être exhaustive.

Tout cela est le signe du dynamisme dont sait faire preuve votre département de l’Orne. C’est le signe aussi que les acteurs du système de soins sont capables de dépasser leurs habitudes et de rompre avec un fonctionnement en silo. C’est de tout cela dont témoigne admirablement un événement comme celui qui nous réunit aujourd’hui.

Et parce que nous avons justement une charte à signer tout de suite, je m’arrête ici, et je vous remercie !