Isabelle Saurat : Jeux de Paris 2024, une opportunité pour l’accessibilité

Bougeons avec les jeux

Publié le | Temps de lecture : 4 minutes

L'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) à Paris en 2024 est une occasion exceptionnelle de promouvoir l'accessibilité et l'inclusion sur le territoire.

En tant que déléguée interministérielle, Isabelle Sauratse donne pour mission de garantir que chaque spectateur puisse participer pleinement à cet événement, en mettant en place des infrastructures accessibles et en soutenant les innovations qui rendront notre société toujours plus inclusive et ce, de façon pérenne.

Quel est votre meilleur souvenir olympique et paralympique ?

Isabelle SAURAT. Si je dois évoquer un souvenir sportif, je pense immédiatement aux Jeux de Pékin 2008 où Usain Bolt a émerveillé le monde avec ses performances exceptionnelles, établissant des records sur le 100 mètres et le 200 mètres. Si je dois évoquer les Jeux d'une manière plus générale, je dirais que j'ai toujours été fascinée par la portée géopolitique de cet événement qui représente une opportunité pour l'humanité de progresser vers des sociétés plus ouvertes et inclusives. Cette union entre les Jeux olympiques et paralympiques, dans une même ville, contribue à promouvoir ces valeurs.

En tant que déléguée interministérielle à l'accessibilité, quelle est votre contribution aux Jeux de Paris 2024 ?

I.S. Avec mon équipe, j'ai entrepris un tour de France des villes « Terres de Jeux », comme Châteauroux, Lille, Nantes, Grenoble, Lyon, Bordeaux et Marseille, pour évaluer la manière dont elles se préparent à accueillir des personnes ayant des besoins spécifiques en matière d'accessibilité, que ce soit pour des visiteurs en fauteuil roulant, malvoyants, sourds ou avec des difficultés cognitives. L'objectif était de garantir que chaque personne, qu'elle soit en situation de handicap ou tout simplement âgée, puisse vivre une expérience enrichissante et inclusive lors de ces événements. Pour y parvenir, nous avons collaboré avec des associations de personnes handicapées  et les sous-préfets référents handicap et inclusion, qui sont chargés d'assurer, au niveau local, la facilitation, l'animation et la mise en œuvre de la politique inclusive et de l'accessibilité universelle dans les territoires.

Y a-t-il encore des défis à relever dans le domaine de l'accessibilité ?

I.S. L'un des principaux défis à relever est de rendre les villes et les infrastructures entièrement accessibles à tous, y compris pour les personnes ayant des besoins spécifiques. Par exemple, certaines lignes de métro à Paris ne sont pas encore entièrement équipées pour les annonces sonores, et il reste des ajustements à faire pour améliorer l'accessibilité des espaces publics et des transports en commun. Une autre difficulté est de sensibiliser et de mobiliser tous les acteurs pour que l'accessibilité devienne la règle  plutôt qu'une exception. Nous travaillons également à garantir que les innovations en matière d'accessibilité développées pour les Jeux perdurent au-delà de l'événement et bénéficient à l'ensemble de la population.

Pouvez-vous donner des exemples de solutions mises en œuvre grâce aux Jeux de Paris 2024 en termes d'accessibilité ?

I.S. Je pense à l'application Oorion qui permet aux personnes malvoyantes de reconnaître les objets et les textes dans une chambre d'hôtel, comme une télévision, un interrupteur ou un panneau, et même des objets personnels, comme un trousseau de clés. Nous avons également soutenu des startups comme Virtuoz, qui développe des plans tactiles de bâtiments, des stades ou des hôpitaux par exemple, pour aider les aveugles à se repérer en toute autonomie dans ces grands espaces. Une autre initiative est Acceslibre, la plateforme du gouvernement qui référence près de 500 000 établissements recevant du public, incluant des informations sur leur accessibilité particulièrement utile pour référencer les chambres d'hôtel accessibles.

Que représente pour vous l'organisation des Jeux à Paris, et plus généralement sur le territoire français ?

I.S. C'est une opportunité unique de renforcer l'accessibilité et l'inclusivité sur l'ensemble du territoire. C'est une chance de démontrer notre engagement envers des valeurs universelles et de faire progresser l'accessibilité pour tous, au-delà de l'événement lui-même. C'est également une occasion de stimuler l'innovation et de soutenir les entreprises locales qui développent des solutions pour améliorer la vie des personnes handicapées. De plus, l'organisation des Jeux est une vitrine internationale pour la France, permettant de mettre en avant notre capacité à accueillir des événements d'envergure mondiale et à promouvoir l'égalité et l'inclusion. La mise en valeur des parathlètes y contribue largement.

Allez-vous suivre une discipline ou un athlète en particulier pendant les Jeux ?

I.S. Je pense suivre de près les exploits d'Armand Duplantis, un athlète américano-suédois spécialiste du saut à la perche, qui enchaîne les records. J'ai hâte de voir s'il va battre son propre record cette année ! Par ailleurs, j'ai déjà réservé des places pour des compétitions de taekwondo et de tir à l'arc, principalement pour découvrir ces sports dans des lieux emblématiques comme le Grand Palais et les Invalides. Mon intérêt est autant touristique que sportif !

Où serez-vous le 28 août prochain, jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques ?

I.S. Il est possible que je sois impliquée dans la réception des délégations étrangères. Je n'ai pas encore décidé quelles épreuves je vais suivre, même si j'ai déjà acheté des places pour la finale de la Boccia le 1er septembre, une sorte de pétanque adaptée aux personnes en situation de handicap, qui permet une participation inclusive même pour les personnes avec des limitations sévères. Un sport impressionnant !