Autisme et TND : tout savoir sur la rentrée !

Publié le Mis à jour le 11/03/2024 | Temps de lecture : 6 minutes

La scolarisation des enfants présentant un trouble du spectre autistique ou un trouble du neuro-développement à l’école « ordinaire » est l’un des axes du 3ème engagement pris de la stratégie nationale pour l’autisme. Il rappelle que les priorités sont l'accès à l'apprentissage, la socialisation, l'inclusion dans la société pour le présent et le futur. 

Retrouvez la cartographie des établissements spécialisés (UEEA1, UEMA2, DAR3) ci-dessous :

[1] Unité d'enseignement en élémentaire autisme
[2] Unité d'enseignement en maternelle autisme
[3] Dispositifs d'autorégulation

 

Chiffres clefs de la scolarisation des enfants avec troubles du spectre autistique en 2023

Ouverture de 110 nouvelles classes ou nouveaux dispositifs spécifiques :

  • 37 en maternelle (UEMA)
  • 73 en élémentaire (UEEA), collèges et lycée dont 29 sont de nouveaux dispositifs appelés « d’autorégulation » (DAR)

C'est près de 100 nouveaux élèves autistes qui feront leur rentrée aux côtés de leurs camarades pour une scolarité à plein temps. Ils s'ajoutent aux 45 000 élèves déjà scolarisés en milieu ordinaire. 

Au total, 410 classes créées en 5 ans et 535 classes sur l’ensemble du territoire à la rentrée 2023.

Quels sont les différents dispositifs existants pour la scolarisation des enfants avec trouble du spectre autistique ?

Les enfants et les adolescents autistes peuvent avoir des compétences en langage, motricité ou capacité d’attention très diverses. La stratégie nationale a donc comme priorité de favoriser le développement de plusieurs formes de scolarité.

Depuis 2018, il existe 4 parcours de scolarisation :

Ce qui est privilégié, c’est d’abord une scolarisation à l’école, dans une classe « ordinaire », au collège ou au lycée, c’est-à-dire dans une classe avec les autres enfants du même âge.

Quand il est en classe, l’élève peut être accompagné :

Par un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH). Selon les besoins de chaque élève, l’AESH l’aide à organiser son travail, à communiquer, à maintenir son attention, etc.

L’élève peut aussi être accompagné par des spécialistes tels qu’un éducateur, un psychologue, un psychomotricien, un orthophoniste… Ces spécialistes peuvent intervenir pendant le temps scolaire.

Dans certains cas, la scolarité se fait avec l’appui d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS). En école, collège, lycée, l’enfant est scolarisé dans sa classe de référence, et bénéficie en plus du soutien d’un enseignant spécialisé dans la classe ULIS.

Une deuxième solution est, selon l’âge de l’enfant, qu’il rejoigne l’école mais dans une classe spécifique. Cette classe s’appelle Unité d’enseignement maternelle autisme (UEMA), ou Unité d’enseignement élémentaire autisme (UEEA).

La classe est animée par une équipe spécialement formée à l’autisme et aux bonnes pratiques recommandées par la Haute autorité de santé. L’équipe se compose en général d’un enseignant spécialisé, d’éducateurs, de psychologues, psychomotriciens et orthophonistes.

Les enfants bénéficient donc de l’environnement éducatif ordinaire d’une école, et d’actions éducatives et rééducatives spécialisées. Des temps d’inclusion en classe ordinaire leur sont également proposés.

Le « dispositif d’autorégulation » est une nouvelle forme de scolarité inclusive : les enfants sont toujours à l’école, dans leur classe ordinaire, avec leurs camarades de même âge, mais bénéficient, selon un programme individualisé, d’un enseignement « d’autorégulation ».

Au sein de l’école, une pièce leur est dédiée. Dans cette pièce, une équipe spécialisée leur apprend un ensemble de techniques pour améliorer leur attention, leur comportement et leurs émotions tout au long de la journée scolaire. Dès qu’ils se sentent prêts, ils rejoignent leurs cours.

 

Pour en savoir plus sur les dispositif d'autorégulation : handicap.gouv.fr/les-dispositifs-dautoregulation

Une quatrième solution peut être proposée : l’entrée dans un institut médico-éducatif (IME).

Cette orientation concerne les enfants qui, pour l’instant, ne peuvent pas s’inscrire dans le rythme ordinaire d’une journée de classe en milieu ordinaire.

L’établissement médico-social qui les accueille, organise des activités scolaires dans une unité d’enseignement, avec un petit groupe d’élèves, en complément des activités éducatives ou rééducatives proposées par ailleurs.

Les professeurs ressources TSA

A la rentrée 2023, c'est 126 professeurs ressources dont 25 nouveaux dédiés à l'ensemble des troubles du neuro-développement vont conseiller et accompagner les professeurs qui ont des élèves autistes, partout en France

 

Les principales missions de ces professeurs ressource sont :

  • L'observation de l'enfant
  • La compréhension des besoins de l'enfant
  • L'accompagnement sur le terrain et des enseignants
  • L'écoute du corps enseignant pour apporter des réponses collectives, de manière personnalisée pour chaque enfant

Des formations et des solutions clés en main peuvent être mises en place par les professeurs ressource. Elles ont pour but de mieux comprendre le fonctionnement des enfants avec un trouble du spectre autistique, mais aussi rassurer les équipes éducatives.

Sur le terrain, des moyens plus concrets peuvent être mis en place, en fonction de l’enfant, pour réguler au mieux son quotidien en fonction de ses besoins. Par exemple, une application permet aux enseignants de projeter au tableau un timer, un sablier, un sonomètre, afin de contrôler le volume sonore et l'aider dans sa gestion de classe. Cela peut aussi faciliter grandement la compréhension de la situation par les élèves TSA.

Des méthodes dédiées existent comme le TEACCH (Treatment and Education of Autistic and related Communication Handicapped Children, ou Traitement et éducation des enfants autistes ou souffrant de handicaps de communication apparentés) qui repose sur le principe de structuration du temps et de l’espace qui permet de rendre visuels et clairs le temps et l’espace dans lesquels évolue l’élève.

Concrètement, cela peut se traduire par proposer à l’enfant une table, sur laquelle il pourra trouver sa photo, lui proposer un emploi du temps visuel au début très simple, avec simplement une alternance entre deux activités : à gauche les activités à faire, au centre ce qu'il est en train de faire, à droite les activités terminées. L'élève est ainsi rassuré et plus calme : il comprend ce qu'on attend de lui.

Pour en savoir plus sur le TEACCH, rendez-vous sur ce site

Les méthodes de prise en charge cognitives et comportementales sont recommandées. Ci-dessous quelques exemples :

 

Dans la vidéo ci-dessous, le livre Comment être un super copain de Karen Pierce est évoqué. Vous pouvez consulter une adaptation de ce dernier sur [www.autisme.qc.ca]

Karen Pierce est une universitaire américaine, qui a écrit un ouvrage à destination des professionnels et un petit manuel illustré, qui s'adresse aux enfants. Il s’agit d’expliquer aux enfants comment s'adresser à leurs petits camarades atteints du trouble de spectre autistique. Dans ce manuel illustré très simple se trouvent de nombreux conseils pour guider les élèves à mieux se comprendre les uns les autres : "Attire l'attention de ton camarade », "Fais des phrases simples », "Donne-lui des choix : "tu veux jouer avec la voiture ?" "avec la poupée ?", "Montre-lui comment jouer", "Félicite-le", "Dis ce que tu fais", etc. Retranscrit dans l’univers scolaire, cela peut donner : "Colle la gommette ici », "Pointez", etc., à tous les moments de la journée. Les élèves présentant un trouble de spectre autistique, s’enrichissent de ces échanges : ils peuvent développer des capacités d'attention conjointes, d'imitation, des jeux de faire semblant. Il est intéressant de constater que les élèves, dits neurotypiques, développent eux aussi de nouvelles compétences : ils observent mieux, prononcent mieux, parlent mieux.

Pour aller plus loin