Transformation des MDPH : vers une simplification des démarches et des parcours de vie
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La ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, présente ce jeudi 10 juillet 2025 un plan d’action visant à transformer les maisons départementales des personnes en situation de handicap (MDPH). Les mesures de cette réforme reflètent les enseignements acquis lors du Tour de France des solutions amorcé le 20 mars dernier. Cette initiative a permis d’échanger avec les personnes concernées, leurs aidants et les professionnels de terrain dans le but de simplifier les démarches et améliorer les parcours de vie des personnes en situation de handicap.
Les MDPH, acteurs clés de la vie des personnes en situation de handicap
Les maisons départementales pour les personnes en situation de handicap (MDPH) ont été créées dans le prolongement de la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap. En vingt ans, elles sont devenues de véritables guichets uniques pour les personnes en situation de handicap et leurs aidants. Elles ont pour mission de les accueillir, de les informer et de les accompagner dans leurs démarches.
Interlocuteur bien identifié par les personnes concernées, les MDPH rencontrent néanmoins plusieurs difficultés dont :
- une hausse permanente des demandes qui crée un encombrement des services ;
- des délais d’ouverture de droits trop longs ;
- un fonctionnement inégal selon les territoires en matière de pilotage, de portail usagers, de téléservices, etc.
Le Tour de France des solutions : à la rencontre des personnes concernées
Pour répondre aux difficultés des MDPH et améliorer la prise en charge des personnes en situation de handicap, la ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq, est partie à la rencontre des personnes concernées, de leurs aidants et des acteurs de terrain.
Le Tour de France des solutions a pris la forme de visites de MDPH, d’ateliers participatifs et de rencontres avec les associations, élus et partenaires. Il a permis de recueillir, pendant trois mois, des témoignages et des bonnes pratiques pour nourrir la réflexion autour des défis actuels des MDPH.
À cette occasion, dix départements ont été traversés, allant des Alpes-Maritimes au Nord, en passant par la Haute-Garonne et les Outre-mer. Ce parcours a été pensé comme une immersion dans le quotidien des MDPH, un moment d’écoute et de dialogue.
Le groupe de travail en charge d’organiser et d’orienter les réflexions était constitué de représentants de la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), de l’Association nationale des directeurs d’action sociale et de santé (ANDASS) et de l’Association des directeurs des MDPH (ADMDPH).
La confrontation des idées et l’intelligence collective ont permis de dresser un constat partagé :
- toutes les personnes concernées réclament plus de simplicité, moins de paperasse, et surtout une prise en charge humaine et continue ;
- les agents expriment leur besoin d’outils modernes, d’un cadre administratif harmonisé et d’un accompagnement renforcé pour mieux faire leur métier ;
- les associations demandent une reconnaissance de la réalité des parcours de vie, une meilleure communication et des formulaires adaptés à la diversité des situations.
18 mesures pour simplifier concrètement la vie des personnes en situation de handicap
Le Tour de France des solutions a abouti à 18 mesures dans le but de :
- faciliter les parcours des usagers grâce à la simplification des dossiers et la révision du périmètre d’action des MDPH ;
- raccourcir les délais ;
- accorder le juste droit, en harmonisant les pratiques d’évaluation et d’attribution des aides ;
- permettre aux agents des MDPH de se concentrer sur des tâches essentielles notamment l’accompagnement des personnes.
Pour plus d'informations sur les 18 mesures, consultez le dossier de presse du 10 juillet 2025.
En images
La MDPH du Finistère a activé plusieurs leviers pour réduire les délais de traitement des dossiers et améliorer la qualité de l’accueil. Découvrez dans cette vidéo les mesures mises en place et les résultats obtenus.
Images de la MDPH du Finistère : panneau d'affichage, entrée du bâtiment, signalétique, accueil.
Maël de Calan, président du conseil départemental de Finistère :
« En 2021, la MDPH du Finistère, c'est la 96e MDPH de France sur le plan des délais de traitement. On a décidé de tout changer du sol au plafond. C'est une augmentation de 10 à 15 % des effectifs, mais surtout des process complétement différents. L'enseignement qu'on en tire, c'est qu'on peut diviser par trois les délais de traitement. On était supérieurs à sept mois. On est aujourd'hui entre deux mois et demi et trois mois, tout en améliorant la qualité de l'accueil. »
Images d'une réunion d'équipe dans les locaux de la MDPH du Finistère, et de l'accueil de la MDPH.
Anne-Catherine Engelhard, directrice de la MDPH du Finistère : « Dans le département du Finistère, nous portons une ambition forte pour notre MDPH. Nous avons cherché à améliorer la situation, et nous avons pour ça actionné un certain nombre de leviers :
- les points d'accès en territoire dans le nord du Finistère ;
- l'ouverture en continu à Quimper de l'accueil physique ;
- 8 heures par jour en continu d'accueil téléphonique ;
- la mise en place d'un serveur vocal interactif qui permet aux usagers d'avoir une réponse aux questions les plus souvent posées, sans attendre d'être mis en lien avec un opérateur.
Nous sommes aujourd'hui 110 équivalents temps plein de personnel. Nous avons travaillé la polyvalence de nos équipes d'évaluation. Ces équipes sont bien sûr affectées à un pôle prioritairement, mais peuvent être réaffectées en fonction des flux sur d'autres pôles. On note une fréquentation de plus en plus importante de notre site internet. Ce site internet fait l'objet d'actualisations mensuelles. »
Images du site internet de la MDPH sur ordinateur puis sur smartphone.
Cécile Ansquer, référente handicap au CDAS de Brest : « L'éloignement géographique, couplés à la difficultés des démarches administratives sont deux freins qui peuvent empêcher un usager de réellement aller rechercher les droits et les aides qui pourraient lui apporter un confort au quotidien.
Nous accompagnons les usagers dans l'ensemble de leurs démarches administratives. Je pense que c'est une réelle plus-value de pouvoir leur proposer, en proximité, un accueil individualiser pour les aider à formuler leurs besoins, les difficultés qu'ils peuvent rencontrer. »
Image de l'accueil de la MPDH.
Nathalie Carrot-Tanneau, vice-présidente chargée du handicap au conseil départemental du Finistère : « Les usagers sont bien plus bienveillants qu'auparavant. Je recevais à peu près un à deux courriers par jour de mécontentement. Je reçois surtout aujourd'hui des courriers de remerciements. Des usagers, qui m'écrivent pour me dire que leur dossier a été traité rapidement. »
Anne Caraes, membre du collectif des associations de personnes handicapées (CAPH 29) : « La communication est meilleure, donc Mme Engelhard nous a proposé de participer à des groupes de travail, ce qui améliore la connaissance entre l'équipe pluridisciplinaire et nous, représentant des usagers. »
Gaëlle Gosselin, collectif des associations de personnes handicapées (CAPH 29) : « Ces groupes de travail ont permis d'apporter une réponse de qualité, tant au niveau des écrits qu'au niveau de l'accueil. »
Image plongeante de l'accueil de la MDPH du Finistère et de son entrée.
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